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Peut-on dire que l’art urbain est né bien avant l’existence des villes ? Pourquoi pas, puisque le premier support trouvé par le premier homme qui s’avisa de peindre ou de dessiner, c’était les parois de sa caverne, la grotte où il s’était refugié, voire les grosses pierres sur lesquelles il se mit en tête de graver. En réalité, on le situe bien plus récemment, lorsque les villes, devenues gigantesques, permirent à une œuvre d’être regardée par des milliers de personnes. On estime que cet art (Street-art aux Etats-Unis) est né à Philadelphie dans les années 60 lorsqu’un jeune homme décida de dessiner son nom partout pour attirer le regard de la jeune-fille à qui il n’osait pas déclarer sa flamme. L’histoire est jolie mais les graffeurs l’avaient probablement précédé. Il est vrai que les murs des immeubles, les grandes surfaces des usines, voire les trottoirs, les rues elles-mêmes ou les wagons de métro sont des surfaces libres particulièrement attirantes. La publicité présente partout a donné des idées aux artistes, séduits par le fait qu’à un carrefour ou aux abords d’une place, il y aurait mille fois plus de spectateurs que dans la plus connue des galeries. Gratuitement en plus même si ça ne rapporte rien…sauf parfois des amendes assez lourdes pour vandalisme. Un risque à prendre pour se faire connaître et, plus tard, exposer dans de « vraies » galeries. Et encore on vous parle d’une époque très lointaine, avant internet, autant dire la préhistoire. On y revient. Pas tout à fait car si les taggueurs ne font qu’imprimer leur (énorme) signature, certains entreprennent des fresques et ajoutent motifs, décors, trompe l’œil, à coup de bombes de peinture, pochoirs et thèmes de prédilection : portraits, paysages, personnages de cartoons, etc. C’est l’époque où les artistes commencent à vouloir pérenniser leurs œuvres. Ainsi Keith Haring réalise une immense fresque (récemment restaurée) surnommée «Tower », pour les petits hospitalisés à Necker-Enfants malades. Et les galeristes leur font des propositions « encourageantes ». Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, Kenny Scharfou ou Futura 2000 passent directement de l’underground (art souterrain au plein sens du terme puisque beaucoup ont utilisé les espaces vacants du métro new-yorkais) à la notoriété et à la fortune…parfois posthume. En France, mai 1968 bouleverse les codes sur le mode contestataire. Les étudiants (et de nombreux professeurs) de l’Ecole des Beaux-Arts ont donné l’élan à coup d’affiches imprimées dans la nuit et découvertes au matin sur les murs, les arbres et les « Une » des journaux parisiens. Daniel Buren et Ernest Pignon-Ernest en font un véritable phénomène de société. En Grande-Bretagne, Bansky ou Mark Jenkins imposent peu à peu leurs œuvres. Ce qui donne des idées aux meilleurs représentants de l’Art Urbain Contemporain. Jean Gabaret et Michel Espagnon créent des fresques dans les catacombes de Paris : elles sont signées « Vive La Peinture », qui deviendra le groupe VLP. L’affiche de la campagne « La ruée vers l’art » est signée « Speedy Graphito » qui fait aujourd’hui les beaux jours de collectionneurs avisés. En 2009 l'exposition « Né dans la rue – Graffiti », à la Fondation Cartier pour l'art contemporain donne leurs lettres de noblesse aux Américains Seen ou Jonone, à des Européens ou des Brésiliens. Elle donne surtout une chance inouïe à l'association le M.U.R. pour présenter une série d'affiches exposées dans la fondation. Fancie, Honet, Sun7, Alëxone, Poch, NP77, Chanoir (1980), RCF1, Jean Faucheur y acquièrent une vraie notoriété. En 2014 et 2015, l'exposition « #StreetArt, l'Innovation au cœur d'un Mouvement » accueille plus de 110000 visiteurs. Elle est dédiée à l'utilisation des nouvelles technologies. Les artistes s’appellent Isaac Cordal, Vhils, C215, Slinkachu, Rézine, Ron English, Zevs, Shepard Fairey, JR, Sweza, Truly Design, BenTo, Patrick Suchet et Antonin Fourneau.. L’an dernier, le même Zevs expose au Château de Vincennes en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux. C’est bien la seule chose que les soixante-huitards n’avaient pas imaginée.