Ivan Tzonev

"Ma peinture reflète le connu, le proche, le profond ou l'enfoui parfois dérangeant... L'impression agit à votre insu."

D’origine bulgare, c’est à Veliko Tarnovo qu’Ivan Tzonev apprend le dessin aux Beaux Arts, avant de l’enseigner lui-même. Ivan, qui s’inscrit dans la mouvance du nouveau réalisme, devient un peintre reconnu dans son pays et y fait de très nombreuses expositions (Sofia, Galro, Varna). Il admire des peintres tels que Braque, Soutine, Vandangen, dont il se sent très proche : leurs œuvres figuratives font pour lui référence en terme de compositions, formes, couleurs. C’est désormais en France qu’Ivan est installé depuis plus de 10 ans.

Tout le travail plastique d'Ivan Tzonev nous donne à voir l’humain, sa force et sa faiblesse : des hommes et des femmes, des corps et surtout des visages, qu’il crée en mixant les techniques (acryliques, huiles, pastels secs, aquarelles, gouaches, crayons). Ce thème de prédilection demeure au centre de toutes ses recherches. En témoignent les titres des expositions qu’il a pu réaliser, soit collectivement (dans le cadre des salons organisés par le gouvernement communiste alors au pouvoir en Bulgarie), soit individuellement : « hommes assis », « femmes assises », « la terre et la population », « le travail et le peuple », « la terre des héros », « la mer et le peuple ». Lorsqu’il peint, Ivan pense au peuple slave : ce sont les visages de ces gens qui travaillent durement dans les campagnes bulgares qu’il dessine, colorie, peint. Il nous montre les regards rudes et les faciès rigides, de ces personnes que la vie n’épargne pas. Leurs destins leur demandent des sacrifices, et leurs figures en portent les traces. Ivan Tzonev est le peintre des visages qui révèlent des blessures ; mais il est aussi celui qui pénètre au-delà de la dureté des quotidiens difficiles, et qui nous dévoile l’existence d’une douceur propre aux magies intérieures.