caroline leca

"Pour communiquer ce que l'on ressent alors, il y a l'art."

Orléanaise, née en 1974, architecte DPLG, dessine depuis ses quinze ans et après quelques années d’architecture et de nombreux déménagements à l’étranger, elle se consacre maintenant pleinement à la peinture et à l’illustration, parfois à la sculpture. Elle s’intéresse aux processus de création, à l'art contemporain, l'espace, la matière, la transparence les mouvements. Elle préfère finalement la scénographie à l'architecture, l'éphémère au pérenne, la qualité à la quantité... Après deux ans passés à Djibouti en Afrique, elle fréquente plusieurs années les Ateliers des Beaux-arts de Paris (atelier de Jean-François Courteaux) et les ateliers partagés du 100 rue de Charenton. De septembre 2010 à juin 2011, elle vit à Madrid, et partage un atelier avec des artistes madrilènes dans le quartier de Bellas Vistas. Elle demeure et travaille aujourd’hui en Normandie. En balade partout, le museau en l’air et les sens affutés, on se nourrit de la vie, du monde, voilà qui est certain. Pour communiquer ce que l’on ressent alors, il y a l’art. Moi je ne sais pas chanter, ni jouer de la musique par exemple, mais j’aime peindre sur de grandes toiles, et prendre, avec des appareils de poche, des photos très spontanées et négligées, de la vie qui est là, des nuages, des feuillages, des silhouettes, des brumes, des lumières qui changent, des choses qu’on n’a pas forcément l’habitude de regarder mais qui m’importent. Je ne développe quasi jamais, mais je montre mes photos à ma peinture, et mes peintures à mes photos. Parfois je ne fais rien. Et d’un coup c’est parti, l’énergie me saisit et les tableaux s’éveillent. Il me faut sans cesse m’appliquer à préserver le geste et la spontanéité. Si je réfléchis c’est fichu : je ne me fais plus confiance et le cerveau prend le dessus, c’est n’importe quoi, il n’y a plus d’émotion. C’est le danger. Mais je crois que sans le risque, tout cela ne servirait à rien, finalement.